Retraite progressive dans la fonction publique

La retraite progressive est un dispositif qui permet aux agents publics d’aménager leur fin de carrière. Depuis 2023, elle est ouverte aux fonctionnaires et contractuels de la fonction publique. Elle leur offre la possibilité de réduire leur temps de travail tout en percevant une fraction de leur pension de retraite. Ce dossier reprend les principales règles fixées par la DGAFP dans sa FAQ publiée en 2025.

Qu’est-ce que la retraite progressive ?

La retraite progressive permet de cumuler un emploi à temps partiel et le versement d’une fraction de la pension de retraite. Concrètement, l’agent continue à travailler sur une quotité comprise entre 50 % et 80 % d’un temps plein, et reçoit en complément une part de sa pension calculée en fonction de ses droits acquis. Ce mécanisme facilite la transition entre l’activité professionnelle et la retraite complète, en préservant à la fois un revenu et un lien avec le service public.

Qui peut en bénéficier ?

Fonctionnaires titulaires

Les fonctionnaires civils relevant du régime des pensions civiles et militaires de retraite (géré par le Service des retraites de l’État – SRE) peuvent bénéficier de la retraite progressive, sous réserve de remplir les conditions d’âge et de durée d’assurance.

Agents contractuels

Les agents contractuels de droit public, affiliés au régime général de la CNAV et à l’Ircantec, sont également éligibles. Leurs demandes sont instruites par ces régimes de retraite, avec des modalités proches de celles applicables aux fonctionnaires.

Conditions à remplir

Âge

L’agent doit avoir atteint l’âge minimum de 60 ans au moment de la demande.

Durée d’assurance

Il est nécessaire de justifier d’au moins 150 trimestres validés tous régimes de retraite confondus. Cette durée inclut les services effectifs, les périodes assimilées (maladie, chômage, service militaire) et les majorations éventuelles.

Temps de travail

L’activité doit être exercée à temps partiel, dans une quotité comprise entre 50 % et 80 % d’un temps complet. Ce temps partiel est accordé de droit dès lors que les conditions sont remplies.

La procédure de demande

Fonctionnaires titulaires

Le fonctionnaire doit adresser une demande écrite à son administration employeur, en précisant la quotité de travail souhaitée. L’administration vérifie les conditions et transmet le dossier au SRE. La pension partielle est alors liquidée et versée parallèlement au traitement de l’agent.

Agents contractuels

Le contractuel formule sa demande auprès de son employeur public. Le dossier est ensuite transmis aux régimes compétents : la CNAV pour la retraite de base et l’Ircantec pour la retraite complémentaire. La pension partielle est versée directement par ces organismes.

Délais et pièces justificatives

La demande doit être faite plusieurs mois avant la date souhaitée d’entrée en retraite progressive afin de laisser le temps nécessaire au traitement du dossier. Les justificatifs incluent notamment les relevés de carrière, la quotité de travail demandée et l’accord de l’employeur sur l’organisation du temps partiel.

Pendant la retraite progressive

Revenus perçus

Pendant la période de retraite progressive, l’agent perçoit :

  • un traitement correspondant à sa quotité de travail (50 à 80 %) ;
  • une fraction de sa pension calculée selon les droits acquis à la date d’entrée dans le dispositif.

Droits à pension

L’agent continue à cotiser et à acquérir des droits à retraite sur la base de son activité à temps partiel. Lors de la liquidation définitive, la pension complète est recalculée en tenant compte de la période effectuée en retraite progressive.

Maintien du lien professionnel

Au-delà de l’aspect financier, la retraite progressive permet à l’agent de rester intégré à son équipe et de transmettre ses compétences, tout en préparant progressivement sa sortie de la vie professionnelle.

La fin du dispositif

Liquidation de la pension complète

La retraite progressive prend fin lorsque l’agent décide de liquider sa pension définitive, ou lorsqu’il atteint l’âge légal de départ à la retraite. À ce moment, la pension complète est liquidée en tenant compte de l’ensemble de la carrière.

Effets sur la pension

Le calcul de la pension définitive inclut la période de retraite progressive. Si la durée d’assurance dépasse le seuil requis, une surcote est appliquée, augmentant le montant de la pension. Ce mécanisme valorise les années travaillées au-delà du minimum légal.

Points de vigilance

  • Le temps partiel est un droit : l’administration ne peut pas refuser une demande si les conditions sont réunies.
  • Les règles précises diffèrent selon le régime de rattachement (SRE ou CNAV/Ircantec).
  • Le dispositif concerne la fonction publique de l’État, mais aussi la fonction publique territoriale et hospitalière.

Conclusion

La retraite progressive constitue un outil souple d’aménagement de fin de carrière. Elle permet aux agents de réduire leur activité dès 60 ans tout en sécurisant une partie de leurs revenus, et d’acquérir de nouveaux droits jusqu’à la liquidation complète. Pour les employeurs publics, c’est également un moyen d’organiser la transition et la transmission des savoirs au sein des services.

Source : DGAFP, FAQ sur la retraite progressive, 2025.